La route est longue
La route est longue
Et le ciel bouge
Brûlant, oblongue
Plus rien ne rouge
Les nuages cristallins
Forment une armée d'archanges
Les cendres grises du futur matin
Rayonnent dans l'étrange
La route est infinie
Et il faut la savourer
Allant de bien en pis
Et de soirée d'été
De bouteilles de vin
Et de fumée dans les poumons
De filles dans les bras, ou bien
De jeunes garçons
Avant que la mort
N'amène son visage
Ne nous invite au sort
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Tomber dans le puits étoilé
Esprit nu, éthéré
Ressasser les passées
Revivre, insensé
Et revoir la lumière
Découvrir ses frères
Un jour de printemps
Et la route qui attend
Je voulais pas crever (Pensées à Boris Vian)
Je voulais pas crever
Non, je ne voulais pas
Avant d'avoir percé
La lune de mes doigts
D'avoir pris le Danube
Et ses petits archanges
Se baigner dans un tube
Menant tout droit au Gange
Je voulais pas cesser
D'embrasser le soleil
Et de bien me brûler
Mes deux lèvres vermeilles
Avant d'avoir semé
Par un mardi d'Octobre
Des millions de nuées
Sur une jolie robe
D'avoir mangé ton cul
Qui a un goût sucré
Je le sais, je l'ai su
Et puis j'ai oublié
Je voulais pas crever
Avant d'avoir vécu
Ma misère, et pleurer
Tout ce que j'avais bu
De détrôner Atlas
Et ses deux testicules
Porter le monde, hélas
C'était un funambule
D'avoir peint la Mont-Martre
Tatouée sur le dos
Un symbole Spartiate
Un Sacré Coeur Gringo
Je voulais pas crever
Sans t'avoir dit "Je t'aime"
Et mon p'tit coeur posé
S'englissant dans la Seine
Je voulais pas crever
Non, sans t'avoir dit ça
Ma belle anonymée
J'avais brûlé pour toi
Qui m'a offert tes bras
Et des morceaux de peau
Ton amour en repas
Et ta robe en lambeaux
Et tes seins sur la table
Comme un joli déssert
Comme une douce fable
Comme un doux Picon Bière
Je voulais pas crever
Avant d'avoir chez moi
Ecrit des vers d'été
Avant d'avoir fait ça
19/02/2015
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